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A story from the russian Far East

Toujours plus à l'Est

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Sportif passionné, apprenti aventurier, le contact avec la nature et les éléments est un besoin inébranlable. Mes aventures naissent inlassablement de ce besoin. Il s’y mêle l’envie de s’ouvrir sur de nouveaux horizons, de découverte de soi, de rencontre des autres, de partage et de préservation de la nature.

 

La région de l’Amour dans l’Extrême-Orient russe est un peu la quintessence de tout cela. Sa biodiversité, son taux d’endémisme hors du commun et son climat rude et sans concessions fascinent. Parcourus et contés par de nombreux explorateurs, ces territoires restent encore très souvent empreints de mystères. Lieu d’élection de Dersou OUZALA, compagnon de route de l'explorateur russe Vladimir ARSENIEV, le fleuve Amour, dont le cours s’étire sur plus de 4 000 km, façonne la vie, inspire l’art, les traditions, les croyances des peuples. Principale voie de communication et d’échange au cœur de cette terre oubliée, le fleuve se fige, pris par les glaces, six mois durant. Aux heures les plus froides de l’hiver, la température peut chuter au-delà de - 40°. Vivre prend alors une autre dimension.

 

Lors de ma découverte de la région, il y a un peu plus de deux années, j’y avais déjà réalisé un rêve d’enfant : marcher sur un fleuve gelé. La rencontre de pêcheurs locaux, attendant inlassablement, au travers d’un trou percé dans la glace, le signal d’une prise qui serait enfin généreuse, m’avait marqué à jamais. Le long du fleuve, les reliefs enneigés avaient fini par définitivement conquérir mon esprit. Il ne m’en fallait pas plus pour imaginer toutes sortes de voyages extraordinaires dans cette région du bout du monde.

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Ce n'est pas la Sibérie que vous pensez connaître…

En fait, ce n'est pas la Sibérie du tout !

En Russie, le territoire à l'est du lac Baïkal - ce gouffre d'eau douce au milieu du pays - est l'Extrême-Orient russe, et non la Sibérie. C'est une vaste région d’environ deux fois la taille de l'Inde, une vaste forêt insondable, intersectée par d’innombrables rivières.

C’est dans la frange méridionale de ce coin mal connu et peu visité du globe que s’écoule l’Amour. D’abord frontière naturelle avec la Chine, le 4ème fleuve de Russie par sa longueur (4 354 km), il finit par entrer définitivement en Russie où il se jette dans le détroit de Tartarie, sur la mer d’Okhotsk, en face de l’île de Sakhaline. Il coule alors sur une terre aux climats contrastés, associant faune et flore nordiques et quasi-tropicales, une enclave pour certains des animaux et plantes les plus rares de la Terre. Le tigre de Sibérie, seigneurs des lieux, est le plus emblématique. La vallée de l’Amour, depuis plusieurs siècles, a connu conquêtes et reconquêtes. Autrefois partie intégrante de la Manchourie, jadis convoitée par les européens, revendiquée par la Chine, ici la vie est loin d’être un long fleuve tranquille.

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La population est concentrée sur les rives du fleuve, sources de subsistance et d’échange. Cosaques dès la fin du XIX siècle, puis fonctionnaires et colons, parfois volontaires, attirés par la promesse d’un nouvel Eldorado, ou encore indésirables, prisonniers d’état, bannis, condamnés à l’exil ou au goulag sous l’aire soviétique,…, tous s’y sont largement implantés. Ils y ont rencontré des peuples autochtones, Nanaï ou Goldes, Oulthes, au mode de vie ancestrale, vivant en parfaite symbiose avec leur terre.

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De nos jours, suite à l’effondrement de l’empire soviétique, cet assemblage de communautés est livré à lui-même. L'exploitation clandestine des ressources naturelles et le braconnage, sources d’enrichissement non négligeables, sont devenus au fil du temps, des pratiques courantes. Les peuples autochtones, minoritaires, voient peu à peu disparaître leurs traditions et leur culture. L’habitat naturel de nombreuses espèces est au mieux dégradé, voire détruit. C’est tout un écosystème, aussi riche que fragile, qui est en péril.

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