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Heureux qui comme...

... a fait un long voyage

Le temps file, me voilà revenu en terre Normande depuis un peu plus d’une semaine désormais.
Revenu en terre Normande oui, du moins physiquement. Je ne peux cacher que mes pensées virevoltent encore assez souvent parmi les souvenirs laissés par cette extraordinaire aventure.
J’ai laissé le fleuve Amour derrière moi après 20 jours de d’un voyage unique, à la rencontre de visages inconnus, à la rencontre de moi-même. Un voyage parfois difficile, souvent chargé d’émotions. Un voyage lent, très lent… sur le fil de l’Amour, où adaptation et persévérance ont emboité le pas à l’incertitude.
Parti de Khabarovsk le 30 janvier, j’ai mis fin à mon périple à Komsomolsk quelques 500km plus loin dans la nuit du 18 janvier.

Comme certains d’entre vous l’auront constaté, ma vitesse de progression, surestimée dans mes hypothèses, ne m’aura pas permis de rejoindre l’ile de Sakhaline qui devait être, à l’origine, le point final de l’aventure. Mais à vrai dire je n’ai que peu de regrets. Ces 20 jours passés à vivre aux rythmes de l’hiver Sibérien ont tenu toutes leurs promesses. C’est l’esprit libre, déconnecté de toutes contraintes horaires, que j’ai abordé chaque journée. Profiter de chaque instant, s’ouvrir à ce qui m’entoure, voilà ce qui a été ma ligne directrice. Ainsi au bout de 4 journées, j’abandonnais la lecture de ma montre pour le soleil. Sa position, la coloration de ses reflets sur la neige, me suffisaient pour en déduire l’heure, pas à la minute prêt, mais à quoi bon ! Peu à peu, manger, boire, dormir, se protéger du froid, sont devenus mes seules contraintes. Enfin, pour être tout à fait honnête, le poids de mon matériel fut aussi une contrainte.
Tracter, pousser ou encore tirer ce fardeau de près de 100kg quand le parcours m’obligeait à sangler le vélo sur la pulka, sur un terrain de jeu loin d’être plat, ne fut pas de tout repos. Cela a naturellement beaucoup influencé mon allure. Et puis je ne voulais en aucun cas sacrifier les opportunités de rencontres et d’échanges. Voilà donc pourquoi les 8 jours initialement prévus pour rejoindre Komsomolsk se sont transformés en un long voyage.
L’aventure n’est pas vraiment finie, nombreuses rencontres qui me permettront de partager cette expérience sont prévues dans les semaines à venir. Je me prête également avec plaisir au jeu des interviews, Télé, radio, presse écrite… Il va falloir aussi faire le tri des photos, des images… Et puis aussi écrire, quelques lignes, quelques pages… on verra !

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